Il y aurait tellement de choses à dire sur toi. Tu es l'être le plus étrange que je connaisse Finn. Je pense que j'aurai pété un plomb depuis longtemps, sans toi. Tu étais la camée que j'ai rencontré sur les escaliers du poste de police de Caswell. Ta première bagarre dans la ville. Tu as été ma sœur, pendant un temps. Je voulais te protéger. Mais bordel, tu n'avais pas besoin de moi pour te défendre (sérieusement, tu as mangé quoi quand t'étais gamine ? Pourquoi t'es plus forte que moi ?) J'ai compris que je pouvais vivre sans ma sœur, grâce à toi. Tu es mon amie. Sept putain d'années qu'on se connait, le temps passe vite, hein ? Je sais que tu penses la même chose. J'ai besoin de te voir tous les jours. De boire des bières avec toi. De fumer trois paquets de clopes avec toi. Tu me lances des insultes. J'essaye de répliquer mais je n'ai jamais le dernier mot. Tu es mon amante d'un soir voire de plusieurs. Ça t'a pris comme une envie de pisser. On baise ? Ok. C'est juste charnel. Rien d'autres. On joue à notre jeu. Le jeu du chat et de la souris. Qui attrapera l'autre en premier ? Sûrement toi. Mais tu m'as déjà eu depuis longtemps. On s'esquive. On se fuit. Au fond, on le sait tous les deux. Des regards. Des rires. Des sourires. Des blagues. Des claques. Des baisers. Des parties de jambe en l'air. On ne s’ennuie pas une seconde, quand on est tous les deux, hein ? J'ai besoin de toi. Tu as besoin de moi.  

Dire que t'étais la petite fille mignonne qui venait chez nous le week-end, que ma sœur te gardait parfois en babysittant et que tu disais que tu nous aimais. Sérieusement, je sais pas comment ça évolue, génétiquement, une nana, mais là, chapeau. J'te reconnais plus. Et une chose est sure, je ne t'apprécie plus autant qu'avant. Certes, t'as pris des boobs et t'es une belle femme maintenant. Le « C'était mieux avant » n'a jamais été autant valable pour moi. Les peu de fois où je te croise en ville, t'as toujours cette attitude détestable, imbue de toi même. Tu me considères maintenant sûrement comme un moins que rien mais c'est réciproque, t'inquiètes pas  

On me l'a fait pas à moi. Je sais que c'est toi qui a agressée cette fille il y a plus de dix ans. Tu t'en es sortie, parce que t'es une bonne comédienne. Mais je dois être le seul à vraiment voir clair dans ton jeu. T'es une des seules coupables que j'ai pas réussi à faire condamner dans ma carrière à Caswell et ça m'énerve. Depuis que je suis revenu en ville, j'essaye de te choper la main dans l'sac. C'est pas facile, tu te méfies autant de moi que je me méfie de toi. Assistante sociale ? Dès que tu fous un pied dans le commissariat, je t'ai à l’œil.  

J'en suis certain, tu es un fucking robot, Jude. Depuis quelques mois, maintenant, on est partenaire. Pas de manière intime, t'es ma coéquipière. Ça veut dire qu'on traine ensemble, qu'on le veuille ou non, 24h/24. La première fois que j'ai vu ta belle gueule rousse, je me suis dit que ça ne pouvait pas être si terrible de bosser avec une canon aussi souvent. Et j'ai assisté à ton premier cassage de gueule, j'ai été la victime du deuxième et tu m'affubles de délicieux surnoms. Crétin, imbécile, ivrogne, tant d'amour s'échappe de ta bouche quand tu m'adresses la parole. Mais Jude, moi, je t'aime bien. Je me suis accommodé à tes humeurs de merde et à ta façon de communiquer. Tu es amusée par mes conneries ? Tu me frappes. Je t'énerve ? Tu me frappes. Tu es triste ? Tu me frappes. Tu es embarrassé ? Tu me frappes. Je veux te protéger d'un danger ? Tu me frappes. Mon crâne s'endurcit face à toutes ces gifles. Mais au fond, tu es ma partenaire. Je te fais confiance et je sais que ça, au moins, c'est réciproque.

Quand j'attendais pour louer un film dans le video-club du coin, tu étais derrière moi. Il faisait vraiment moche à Caswell, ce jour-là, pour changer. Du vent, de la pluie, des éclairs et... le bruit du tonnerre qui retentissait. On entendait presque les immenses vagues que générai le vent. Une tempête quoi. Toi et moi, on avait eu la bonne idée de sortir pour louer un film par ce temps-là. Même intelligence, au moins. Mais ce que je n'avais pas prévu, c'est que tu t'accroches à moi quand si ta vie en dépendait lorsque le tonnerre gronda de manière plus intense que la précédente. Tu m'as pratiquement arraché le bras ce jour là. J'ai essayé de te rassurer, ça a marché et du coup, je t'ai payé la vidéo que tu voulais louer, comme un idiot, par compassion. La prochaine fois qu'on se recroise, je te payerai peut-être une glace ?

Je ne sais pas comment règler ce problème. Le cas Jillian. Je n'ai aucun don pour parler aux femmes, je suis même plutôt ridicule, d'après quelques témoignages à vif. Dès que je ramène ma tête cernée et fatiguée dans le bar où tu travailles, tu charges en ma direction, tel une troupe de sauvageon déterminée à piller un village. Et c'est moi, que tu veux piller, j'ai compris. Et c'est pas de l'or que tu veux.  Je sais jamais comment m'y prendre. Tout ce que je veux, c'est ma bière. Mais tu ne cesses de remuer ton décolleté sous mon nez, de m'effleurer l'épaule ou même la cuisse, comme si c'était normal. Je n'ai vraiment pas l'habitude qu'on me drague avec autant de ferveur. Tous les soirs. Je panique. Je siffle ma bière en une minute et trente secondes et je pars en vitesse. C'est con de dire non à ça. Par ça, j'entends la fille de rêve de tous les amateurs de pornos. Mais je sais pas. Je suis juste trop con, peut-être.   

L'esclave de Finn. Enfin, pardon, son employé. Nuance. Au début, quand vu j'ai ta tronche tirée tout droit d'un drama coréen, je me suis demandé comment tu allais survivre à la mégère en puissance. Et j'ai découvert que l'habit ne fait pas le moine. T'es une bonne pote. Du genre à aller boire des bières, subir les foudres de la patronne avec moi, aller au cinoche. Tu t'allies même avec le démon pour m'emmerde avec vos trucs d'horreurs. Je vous déteste. Vous me faites chier. Oui j'ai peur, et alors ?

Je pense souvent à toi Livia. Quand je suis mal. Quand j'ai l'impression de me scier en deux, je me dis que je ne suis pas le seul. Je ne suis pas le seul à avoir un problème  Tu buvais tes bières toute seule sur le terrain vague et je suis venu à toi. Tu m'as invoqué après tout. On laisse pas trainer un pack de bières à la vue de tous. On a bu. On a même pas parlé. C'était ça, pendant un temps. Boire. Comme des putains de trous. Combien de litres on a vidé chez moi ? Les cadavres de bières s'empilaient à une vitesse folle. Et j'ai compris ton problème. Tu as soudainement changé. Tu es devenu violente, méchante. Tu es partie sans même finir ta bouteille. J'étais sur le cul, ouais. Et après une vague explication de ta part, je sais qu'on est pareil. On est lié, en quelque sorte. Ce Lincoln, je l'emmerde. Je veux la vraie Olivia. Et je ferai tout pour qu'elle ne disparaisse pas.

Quand tu as débarquée, un jour, au commissariat, à la recherche d'un job, je me suis dit que tu t'étais trompée d'endroit. Les princesses de contes de fées n'ont rien à faire dans une endroit aussi sale. Tu es une sorte de rayon lumineux pour moi. Genre, beaucoup trop lumineux. Ça m'aveugle. T'es pure. T'es jolie. J'ai envie de te parler et t'es la seule à pas m'avoir trouvé flippant la première fois. Sauf que je suis con et que j'arrive pas vraiment à communiquer avec le sexe opposé. Je te regarde, c'est tout. Je touche avec les yeux, comme on dit.
 

Il y a quelque chose. C'est que je me disais quand je prenais un café dans ton salon, la dernière fois. Pas que je veuille commencer à chanter du Disney quand je suis avec toi mais plus que mon devoir de flic, je sais que je dois te protéger. Tu es belle. Je suis... moi. Quand je suis avec toi, je me demande pourquoi tu ne grimaces pas quand tu me vois. J'ai pas l'allure qu'il faut pour fréquenter quelqu'un comme toi. Je suis Sam... le flic clodo. Mais toi, tu t'en fous. Je t'avais déjà vu, avant que tu appelles le central parce qu'un mec chelou rodait vers chez toi. Je ne sais plus où. J'ai oublié. Ce que je n'ai pas oublié, c'est ton regard. On s'était fixé pendant une minute complète. J'ai cru que t'étais pas réelle et que j'avais encore abusé de la binouze.   

Harcèlement; C'est ainsi que je te vois, toi et ta famille. Tes parents sont vraiment chiants sérieux. Je veux bien qu'on me demande de retrouver une première fois, parce qu'ils ont peur et que les rues ne sont pas sûres pour une demoiselle. Mais. Dix fois en une semaine. J'ai cru que j'allais devenir dingue (enfin, encore plus)  J'ai eu la mauvaise idée de donner mon numéro de portable à tes géniteurs, en plus, parce que j'en avais marre d'être dérangé au boulot pour rien. Mais maintenant, c'est ta petite voix de rouquin qui résonne souvent au bout du fil. Je sais que généralement, vous êtes juste paranoïaque. Mais je n'arrive pas à ne pas venir vérifier si tout va bien. Je suis trop consciencieux, en fait.  3615 sauveur de rousse en détresse j'écoute.
 

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