→ Quel est votre sentiment vis-à-vis des étrangers ? Qu’importe qu’ils soient présents ou non, ils m’importent peu. Ils s’enfoncent comme tous les autres dans leur illusion factice. Se recouvre de mensonges, de paroles vaines pour masquer la vérité. Leur vie est tout aussi merdique que la mienne, que la vôtre. Alors à quoi bon ? Ici ou ailleurs, rien n’est franchement différent. Le monde est ainsi fait, nous ne sommes que les reflets distordus d’inconnue. Personne ne se connait, je suis ma propre étrangère.

→ Que pensez-vous du conseil municipal et de son action ? Je n’en pense rien. Ils se prennent pour des Dieux, mais qu’on-t-ils de plus que les autres ? Autorité suprême de la ville ? Ridicule. Un ramassis de grosses têtes, tous rongés jusqu’à la moelle par l’obsession du pouvoir. J’me fou de leur vie, de leur règle. Ce n’est qu’une commodité de suivre leurs dictats, Papa nous répétait sans cesse qu’il fallait suivre les lois, ne pas sortir des sentiers battus, les saluer avec un sourire même si nous crevions d’envie de leur cracher à la gueule. La ville fonctionne ainsi, s’écraser devant un groupe d’homme principalement, qui pour d’obscure raison possède un pouvoir qui nous échappe et ne jamais s’en plaindre au risque d’en subir les conséquences.

→ Que pensez-vous des récents événements ? Croyez-vous en toutes ces rumeurs surnaturelles ? Je n’y crois pas, je le vis. Les rumeurs courent depuis des decenies dans la ville, d’un bout à l’autre. Les murmures se propagent plus rapidement qu’une trainé de poudre, il demeure cependant primordiale de savoir faire la part des choses. La magie n’existe pas, les anomalies psychiques étonnement, oui.

→ Dans quelles circonstances est apparu votre pouvoir et qu’avez-vous ressentit ? Je me revois. Comme si c’était hier, peut-être qu’hier n’existe pas, que cet instant n’aura jamais de fin. Je les revois tous ses visages connus, appréciés ou non, entassé dans le salon familiale. J’étais alors, un peu perdu, enfermée dans mes pensées, coincée dans mon esprit. Tout était tellement flou depuis quelques jours, les maux de têtes à répétition, cette envie chronique de vider mon estomac, d’alléger mon corps de toutes substances … J’étais affaiblies, un petit animal abimé, traquer par la souffrance qui affluait en moi : sans relâche. Pourtant je n’étais pas proche de lui, il n’était mon père que de nom, un homme au sourire charmant qui posait sa main sur mon épaule lors des photos de famille, qui se tenait fièrement derrière sa famille. Et puis soudainement, il était devenu un fantôme sur ces mêmes photos. Je me souviens que mon regard traînait sur l’immense portrait familiale prit quelques années plus tôt lorsqu’il s’était approché de moi. Sa main chaude s’était posée sur mon bras et je l’avais vu mentir. Mentir de son âme. « Mes plus sincères condoléance pour cette terrible perte, Andréa. Ton père était un homme bon. Je l’aimais beaucoup tu sais ? ». Mensonge, mensonge. Mes yeux fixaient cette étrange aura rougeoyante qui dansait autour de lui. « Cette disparition laissera un vide immense dans notre communauté », ajouta un autre homme qui se tenait à quelques pas. Une brume rougeâtre apparut également autour de lui. Je n’ai rien comprit au début, je pensais devenir folle, m’éloigner des rivages de la réalité. Assaillis par milles et une pensée, ma tête tanguait douloureusement. Dylan était apparu, sauveuse dans ma tourmente. En quelques phrases, elle m’avait extirpé de mon enfer pour me conduire dans la cuisine. « Il va te manquer ? », lui ai-je soufflé. « Sans doute », a-t-elle répondu. A nouveau une aura était apparu, moins rouge, plus sombre. Un marron léger ; une semi vérité. Je l’ignorais encore, mais c’était le début de mon enfer personnel.

→ Avez-vous un secret vous concernant à nous révéler ? Les secrets se doivent de rester intimes, enchaînant les personnes qui en connaissent les nuances dans une suave et complexe complicité.  

→ Avez-vous été témoin dans la ville de choses que vous aimeriez dénoncer ? Rien à dénoncer. Hormis le fait que la cantine du lycée soit proprement infecte, je soupçonne le cuisinier de chercher a réduire la population étudiante de Caswell.

→ Vous êtes pris dans un cyclone. Des débris sont tombés sur la personne qui vous est la plus chère et sur un enfant que vous ne connaissez pas. Si vous la sauvez cette personne vivra avec un handicap terrible mais l’enfant mourra. Si vous sauvez l’enfant il sera indemne mais l’autre mourra. Vous ne pouvez en sauver qu’un, alors que faites-vous ? Dylan. Elle est l’unique être que pour lequel je sacrifierai la pureté d’une âme vierge de tous mensonges. Pour elle, je n’hésiterai pas. Pas un instant. Car elle restera à jamais l’adolescente populaire qui me servait de sœur, qui m’ignorait la plupart du temps, qui refusait de laisser participer à ses soirées pyjamas et les multiples soirées qu’elle organisait avec ses amis et qui pourtant n’avait pas hésité un instant à humilier ce garçon de mon âge qui se moquait sans arrêt de moi. Je la revois encore, essuyer mes larmes d’enfant brisé par les moqueries répétées et me donner la force de passer outre. Alors, même si je n’avais qu’une dizaine d’année à l’époque et que nous n’étions pas les sœurs les plus proches qui existent, elle s’était battue pour moi. Et de la même manière, je me battrais pour elle. Bien qu’elle demeure un mystère pour moi.  




Je m'appelle Manon, je me contente de ma banalité sans aucune prétention. J'ai découvert ce petit bijou sur bazzart, je ne cherchais pas vraiment a m'inscrire sur un forum mais ce fut une révélation. HC est le genre de forum dans lequel on peut vider son âme, dans lequel on peut créer un personnage qui vivra un peu a travers nos émotions et soulagera nos imaginations fertiles. Et puis, Andy est un trésor. Une pepite brute, qui m'a plus dès les premières lignes