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| La sorcière et l'écuyer. [ feat Jodie] | |
| Auteur | Message |
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Timothy Graysondate d'arrivée : 03/02/2013 mensonges : 307 crédits : tumblr/bazzart âge : 12 ans humeur : hmpf.
| Sujet: La sorcière et l'écuyer. [ feat Jodie] Dim 25 Aoû - 17:04 | |
| Sortir seul, dans cette ville, ça me donne la nausée. Ne serait-ce que faire un pas en dehors de la maison des Drake me donne la nausée. Mais avec le vélo qu'ils m'ont offert, dur de ne pas se forcer à sortir. Depuis les évènements de Halloween, ils me comblent de cadeaux. C'est déroutant, dérangeant. Je ne suis jamais sûr de ce que je dois ressentir à propos de ça. Est-ce de la simple gentillesse ? M'achètent-ils ? Parfois, papa aussi m'acheter des choses... Ce n'était que des broutilles, qu'ils m'achetaient, des petites choses comme des feutres, des crayons, des cahiers ou même des bonbons que j'avais le droit de manger devant la télé, le soir, lorsque je la regardais avec eux. Récemment, je voyais le prix des choses qu'ils m'achetaient grimper. Notamment le vélo. Ils réfléchissaient même à m'acheter un chien, un petit chien avec qui je pourrais jouer si je ne veux pas trop rester avec les autres enfants de mon âge. Refilez un animal de compagnie à un autre animal de compagnie... Mes doigts effleurent le guidon. Cela me semble être une éternité depuis que je ne suis pas monté à vélo. Papa m'avait appris avec les petites roues, il y a très, très longtemps. J'ai peur de tomber et d'abîmer le cadeau. Je me doute que le vélo ne part pas d'une mauvaise intention. Ils veulent me gâté, que je me sente bien chez eux mais beaucoup de choses m'en empêchent. Surtout la ville et ses habitants. Je ne leurs ai rien dit que, la veille, un garçon plus grand que moi m'a poussé dans la cours en m'insultant d'étranger, de chose bizarre, de monstre et de pervers. Je n'ai pas tout compris, je ne veux pas comprendre. En serrant le guidon entre mes mains alors que j'enfourche ma monture, je redoute déjà les cours de sport. La balle au prisonnier. J'en ai un haut le cœur. Je prends une grande inspiration et je commence à pédaler dans le jardin puis sur le trottoir, près de la maison des Drake.
Je lève rapidement les yeux de la route pour regarder vers la fenêtre. J'y vois madame Drake qui me regarde en souriant. Je n'ai plus vraiment peur de tomber, prenant mon vélo pour un cheval tandis que je m'invente des histoires de chevalier et de princesse dans ma tête. Je lui fais rapidement coucou de la main pour ne pas l'inquiéter et m'en vais un peu plus loin pour pédaler. Je me promène dans le quartier, regardant chaque porte, chaque fenêtre du voisinage, me demandant si tous les résidents de cette ville sont comme le garçon à l'école. C'est effrayant de se dire que l'endroit où l'on va passer une bonne partie de sa vie ne voudra jamais de nous. Je me console en me disant qu'avec un peu de chance, le prochain cadeau que j'aurais sera une console, portable ou non, à laquelle je pourrais jouer tout en restant assis sur le lit en écoutant la musique. Ou alors un vrai cheval ? Je pense que même s'ils m'achetaient un hamster, je serais content de pouvoir lui parler. Je l'entrainerai à être un carnivore dévoreur d'humains et je l'enverrai sur le garçon de l'école. Je ne connais même pas son nom... Moi qui me trouve moche, en me remémorant sa tronche, je me pense bien plus gâté par la nature que lui. Je soupire fortement jusqu'à finalement m'arrêter devant l'une des maisons. Mon pied se pose à terre et, droit sur ma selle, je fixe la porte en y lisant le numéro.
Un chat noir dort au pied de la porte. En me voyant, il se lève et s'étire de tout son long en miaulant bruyamment avant de s'en aller. A l'école, ils aiment bien se moquer de moi et ils aiment bien se moquer de la sorcière. Du moins, c'est comme ça qu'ils l'appellent. Ils disent qu'elle sait des choses et qu'elle est effrayante aussi. Moi, c'est pas ça qui me fait le plus peur. C'est de savoir que chez elle, il y a quelqu'un comme mon père. Je bats des cils en observant la maison. Rien d'atypique. Je descends de mon vélo et sursaute violemment en sentant le chat faire le dos rond contre ma jambe. Je suis pourtant certain de l'avoir vu partir dans la direction opposée. Il miaule, ronronne et se met dans mes pattes jusqu'à ce que je m'accroupisse pour le câliner. Il se met alors à gambader sur la pelouse, m'attirant plus près de la maison de la " sorcière ". J'avance, méfiant, essayant tout de même de puiser en moi la force nécessaire et le courage pour attraper le chat.C'est un peu comme battre le dragon devant le château de la mauvaise sorcière. Les chevaliers, eux, n'ont pas peur. Je me jette sur la bestiole pour l'attraper par les flancs et finalement la soulever pour la prendre dans mes bras. Malléable et assommée par les caresses, elle se laisse faire. Je me laisse aller à l'embêter quand j'entends le crissement de la porte d'entrée. Elle ne sort pas, je ne vois que sa silhouette mais je me fige, lâchant l'animal qui grogne avant de filer le plus loin possible. Je ne suis plus très sûr de qui je dois avoir peur ni de ce que je dois faire. Pétrifié, je la regarde, les yeux écarquillés avant de secouer la tête en reculant, tremblant, marmonnant des excuses, marchant sur un par terre de fleurs. Je baisse les yeux et soulève ma chaussure. C'est définitif et je le sais : elle va me jeter un sort duquel je ne me relèverai pas de si tôt. |
| | | Jodie Hobbsdate d'arrivée : 29/05/2013 mensonges : 37
| Sujet: Re: La sorcière et l'écuyer. [ feat Jodie] Mer 18 Sep - 12:42 | |
| La journée promettait quelques nuages, rien de bien encourageant pour éclairer les pièces de la maison. Jodie soupira, clope au bec. Elle avait donné un peu plus tôt, des exercices de lecture à Iouri afin que celui-ci ne soit pas dans ses pattes. L'homme avait obtempéré, comprenant que la compagnie de la jeune femme ne serait pas des plus agréable pour ce jour ci. On pouvait trouver énormément de défauts à Iouri, mais on ne pouvait lui dénier en qualitié d'être conciliant et à l'écoute. Il y avait de mauvais jours comme cela, où tout le monde semblait de mauvaise humeur, écrasé par la vie en général et, quand ces personnes, pour leurs tâches de tous les jours, passaient devant la maison, Jodie recevait ainsi comme de mauvaises ondes, leurs peurs triviales finalement bien peu cachée sous leur couche de colère.
La brune avait essayé de s'isoler, livre à la main, et pu ainsi aborder l'heure du déjeuner de manière un peu plus sereine. Peu à peu, via les techniques de relaxation (elle en trouvait certaines sur Internet, et Iouri lui donnait également des conseils par rapport à sa propre expérience carcérale), Jodie apprenait à ne pas « tout » recevoir comme une station jamais au repos. Son pouvoir restait un handicap, bien sûr, et l'empêchait encore de trouver un semblant d'équilibre, maispar petit bout, la jeune femme apprenait à l'accepter bien qu'il ne lui apporte absolument rien de positif. Ce n'était pas comme dans les bds de Superman, qu'elle lisait parfois de temps en temps, où l'ouïe surdéveloppée de même que la vision à rayons X handicapaient Clark Kent dans la vie de tous les jours, mais que cela lui sauvait également la vie en tant que Superman. Pour Jodie, il n'y avait pas de côté positif.
Vers le milieu de l'après midi, elle consentit à fire des efforts et parler à Iouri. L'exercice l'épuisa un peu, mais finalement Jodie en était assez satisfaite. Pour se faire pardonner, elle proposa un café. Pour elle, ce serait du thé, pas la peine de s'énerver encore plus évidemment... La cafetière mise en marche, la jeune femme alla remplir la bouilloire d'eau. Par la fenêtre de la cuisine, elle apperçu l'enfant recueilli par les Drake, qui apparemment se dégourdissait les jambes en vélo. Il observait la maison avec curiosité, appréhension aussi, Jodie se détourna bien vite de la fenêtre pour ne pas en recevoir plus.
Un paquet de cookies fut sorti sur la table, de quoi faire un goûter pas trop méchant. Avec l'homme près d'elle, Jodie échangea quelques banalités. Elle le laissa plaisanter aussi,plus ou moins méchamment, lui répondant de temps en temps. L'enfant n'était pas loin, elle le sentait. La jeune femme eut un instant la vision fugitive d'un dragon dans son jardin et, parce que l'on était à Caswell et qu'ici tout pouvait arriver, s'excusa quelques instants, le temps de vérifier.
Non, sur son perron il n'y avait que le môme, visiblement surpris de la voir ouvrir la porte. Il jouait avec le chat errant qui venait ici de temps en temps et avait sans doute mixé ses propres peurs avec ses rêves d'enfants, comme cela arrivait parfois.
L'enfant veut fuir, elle l'effraie, il piétine quelques fleurs au passage et ne semble plus savoir du tout où se mettre. Derrière elle, Jodie sent Iouri s'agiter un peu, sans doute curieux. Elle fait alors l'effort de sourire au garçon, espérant que cela n'agraverait pas les choses encore plus.
« Je ne suis pas une sorcière, tu sais... et je n'ai pas de dragon »
Une fois, par colère, gamine, Jodie avait saccagé le jardin de sa mère. Trop de choses accumulées, un besoin de violence pour exister, inutile de dire que la baffe et la punition reçues eurent vite raison de sa rebellion enfantine. Le jardin, elle essayait d'en prendre soi à présent, craignant malgré tout de se regarder un jour dans le miroir et d'y trouver le reflet de sa génitrice. Parce qu'elles effectuaient les mêmes actions. Incapable d'assumer ses gestes, incapable de se créer sa propre identité via ceux ci, Jodie stagnait.
« Pas grave... je crois que ce n'était pas de belles fleurs. »
Elle se demanda si l'enfant serait content d'un cookie, mais la présence de Iouri pouvait poser problème : ici à Caswell il restait un pédophile, et pour les gens, ce genre de monstre ne faisait aucune différence entre petite fille et petit garçon. Pour trouver un compromis, Jodie prit tout simplement la boîte dans ses mains afin que Timothy puisse se servir sans avoir à entrer.
« En quelle classe es-tu ? »
Un vieux réflexe de professeur, l'envie d'évaluer le noveau du gamin, de le faire parler, poser des questions pour le pousser à l'éveil. Parce que c'était ça qui était important...
« Tu es peut être un peu jeune, non je ne pense pas avoir déjà eu des élèves de ton âge »
C'était quoi l'histoire de ce môme déjà ? On enlevait pas un enfant à ses parents comme cela, sans raison, il fallait que ce soit grave, très grave. Des coups peut-être ? A part quelques gifles de temps en temps comme tous les mômes, Jodie s'était surtout pris des insultes. Pour elle, ce n'était pas de la maltraitance, juste l'énoncé de sa propre incompétence. Cela devait être dur, non, de décider lorsqu'un enfant était molesté, de lorsqu'il ne l'était pas.
« Tu devrais lire Oliver Twist... tu aimes lire, au moins ? » |
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